Consultante chez Eurogroup Consulting de 2000 à 2005, Florence Vallée est désormais directrice de l’audit et du contrôle interne de Monoprix. A 45 ans, cette hyperactive a trouvé dans l’audit et le conseil un environnement professionnel qui lui correspond. Née en Guadeloupe, elle a rejoint la métropole pour ses études avec toujours à cœur d’œuvrer au développement de son île : “je n’aurais pas fait le choix d’un métier qui ne me permette pas, un jour, de rentrer aux Antilles”. Aujourd’hui, elle se considère comme plurielle : femme, mère, cadre dirigeant, antillaise, française, parisienne. Son parcours est le reflet de cette richesse et vient bousculer les préjugés, parfois inconscients, qui enferment encore dans une case, une fonction, une origine ou un genre.
POINTE-À-PITRE-PARIS : UNE EXPÉRIENCE STRUCTURANTE
Très jeune, Florence su qu’elle devrait quitter la Guadeloupe après son bac pour poursuivre ses études en métropole. Comme beaucoup d’étudiants ultramarins de sa génération, elle n’avait pas le choix et s’était préparée à ce départ. “Néanmoins c’est une chose de le savoir, s’en est une autre de le vivre.”. Climat, éloignement, études : elle ne le cache pas, son arrivée en métropole pour intégrer une prépa HEC à Versailles a été difficile. Pendant toute la durée de ses études, elle a d’ailleurs gardé à sa disposition, l’argent nécessaire pour acheter un aller simple Paris – Pointe-à-Pitre, “au cas où je craquerais, ou si je devais partir”.
Mais bien que ce départ ait ajouté une complexité, il reste surtout une expérience structurante dans son développement personnel et professionnel. Il lui a permis de connaître ses limites tout en gardant le cap qu’elle s’était fixé. Ce cap c’est celui de la liberté de choisir le métier qu’elle exercerait.
“L’IMPORTANT , C’EST CE QUE L’ON A ENVIE DE FAIRE”
Pendant un Grand oral en école de commerce, une question lui est posée : “est-ce que vous êtes consciente de rentrer dans la vie avec deux handicaps : le fait d’être une femme et le fait d’être noire ?”. Elle est effectivement consciente que son genre et ses origines peuvent être un frein, mais préfère considérer “le fait d’être différente comme une richesse”. Florence porte fièrement cette culture antillaise, “à la fois occidentale et africaine, imprégnée d’influences caraïbéennes ”.
Quant au fait d’être une femme, elle n’a jamais considéré cela comme un frein. “On a tous en nous une part de féminité et une part de masculinité qu’il faut accepter”. Lorsqu’elle était plus jeune, elle ne disposait pas de modèle féminin antillais évoluant dans de grandes écoles ou ayant rejoint de grands groupes. Pourtant, elle a toujours considéré que le plus important est d’être inspirée par le parcours d’hommes ou de femmes. On retrouve parmi eux, les écrivains Maryse Condé et Aimé Césaire, la réalisatrice Euzhan Palcy,des politiquesmais aussi Marie Curie. Tous ont la particularité d’avoir marqué leur temps, laissé une trace.
“JE SUIS PARTIE EN ME DISANT QUE JE REVIENDRAI”
C’est en ce sens que, dès le début de ses études, Florence nourrit le projet de mettre un jour ses compétences à profit pour œuvrer au développement de son île. “Très jeune, j’ai lu Aimé Césaire et son Cahier d’un retour au pays natal.” Son choix d’intégrer un parcours généraliste en école de commerce n’est donc pas anodin.
A la fin de ses études à la Toulouse Business School, elle découvre le métier du conseil. Un secteur qui l’attire pour la diversité des sujets, l’accompagnement des entreprises, les problématiques organisationnelles mais aussi humaines. Ainsi, après une première expérience auprès de directions financières de grandes entreprises, elle rejoint Eurogroup Consulting en 2000. Une aventure de cinq ans qui s’achève lorsqu’elle décide d’ouvrir son propre cabinet en Martinique.
“UNE AVENTURE HUMAINE ET PROFESSIONNELLE TRÈS RICHE”
Depuis la Martinique, elle mène alors des missions de conseil en organisation et systèmes d’information. Elle intervient également pour des missions en Guadeloupe. C’est d’ailleurs pour lui proposer de mener une mission conjointe là-bas, qu’Eurogroup Consulting la recontacte. “Je n’ai pas été oubliée. Cette proposition nous a permis de former un beau binôme pour travailler sur une mission pour le Port Autonome de Guadeloupe”. Son attachement au cabinet est particulier : “c’est la taille humaine d’Eurogroup Consulting qui a permis de créer ce lien presque affectif. Je l’ai vu grandir et se structurer, ce qui m’a donné le sentiment de pleinement participer à ce projet.”.
En 2009, à la suite de la crise sociale survenue aux Antilles, elle initie une réflexion sur l’avenir du cabinet qu’elle a fondé avec son compagnon. Après 5 ans, à l’aube de ses 35 ans, poussée par l’envie de découvrir de nouveaux horizons, Florence décide de repartir dans l’hexagone. “Je n’ai aucun regret, je suis partie pour m’ouvrir vers quelque chose de nouveau, vers l’international”. Elle rejoint alors Publicis, puis Monoprix en 2018, dont elle devient directrice de l’audit et du contrôle interne.
Elle ne sait pas ce que lui réserve l’avenir, mais elle laisse la porte ouverte : “je ne m’interdis pas l’idée de repartir un jour.”
Florence Vallée
Directrice de l’Audit et du Contrôle interne, Monoprix
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