Isabelle Priour, 41 ans, ingénieure diplômée de l’École Centrale de Lyon a commencé sa carrière chez Eurogroup Consulting. Qui aurait pu penser, au moment où elle rejoint le monde du conseil, que nous la retrouverions 15 ans plus tard, vêtue d’une blouse blanche dans les couloirs d’un hôpital ? Et pourtant, elle a osé ce changement de parcours, en devenant médecin urgentiste.
DE CONSULTANTE À MÉDECIN
Lorsqu’elle passe son baccalauréat, Isabelle Priour hésite entre deux orientations : devenir ingénieur ou médecin. Elle choisit la première voie et après l’obtention de son diplôme, intègre Eurogroup Consulting en tant que consultante junior, en 2003. Pendant cinq ans elle intervient pour des clients du secteur privé mais aussi public : “J’ai eu la chance d’avoir une grande diversité de missions”.
En parallèle, elle mène des actions de bénévolat pour la Protection civile, qui lui apportent “un peu d’adrénaline et d’action”. Cette expérience lui donne envie d’aller plus loin et la pousse à s’interroger sur un possible changement de carrière. “Mais ce n’est pas une décision facile à prendre”.
Elle décide demander un congés sans solde d’un an à la direction d’Eurogroup Consulting, qui l’encourage à se lancer. “Ils ont tout de suite adhéré à mon projet, ce qui m’a permis de partir plus sereine”. Soutenue dans sa démarche par le cabinet, elle prend une année sabbatique pour entamer des études de médecine. Ce dispositif lui permet d’avoir “un filet de sécurité, si jamais ça ne fonctionnait pas”.
La reprise des études n’est pas simple car le rythme de la première année du PCEM (premier cycle des études de médecine) est très soutenu. Il se conclut en outre par un concours sélectif ouvrant sur une deuxième année d’études de médecine. “Cela représente un boulot énorme de préparation”.
Une fois son concours validé, Eurogroup Consulting lui offre la possibilité de réintégrer son poste de consultante “aux 3/5e”. Cela lui permet de continuer ses études et de conserver un emploi pour les financer. La confrontation de deux mondes si différents la fait aujourd’hui sourire “en tant que consultante, j’étais habituée à préparer mes présentations sur powerpoint, et quand j’arrivais à la fac j’avais des professeurs qui présentaient encore leurs cours avec de vieux rétroprojecteurs en faisant défiler leurs transparents”. Cours, rendez-vous clients, missions… durant un an elle cumule, puis décide de démissionner pour se consacrer exclusivement à la médecine en 2007.
UN NOUVEAU PARCOURS TRÈS DIFFÉRENT DES ÉTUDES D’INGÉNIEUR
Cette reconversion a maturé pendant plusieurs années, au cours desquelles Isabelle s’est confronté au réel en rencontrant des médecins, en les questionnant, allant même jusqu’à visiter des blocs opératoires. “J’avais envie de me sentir utile, de donner un sens concret à mon parcours”. Elle se renseigne ainsi sur les différents métiers du secteur médical et paramédical “en France, contrairement aux États-Unis il n’y a pas de strate intermédiaire : soit on fait 3 ans d’études pour être infirmière, soit on part pour 10 ans dans l’optique de devenir médecin”. Selon elle, la médecine d’urgence correspond bien à son tempérament et lui apporte l’action dont elle avait besoin.
Pour illustrer les différences majeures entre ses deux parcours, elle reprend une blague entendue pendant ses études. “Un professeur arrive et dit à ses étudiants « Voilà l’annuaire, vous devez l’apprendre par cœur ». L’étudiant en médecine répond « d’accord c’est pour quand ? », l’ingénieur demande plutôt « d’accord, c’est pour quoi ? ».” Ainsi, elle considère que ses études de médecine reposent essentiellement sur la mémorisation “on est beaucoup dans les bouquins”.
LA PROFESSION S’EST BEAUCOUP FÉMINISÉE
“Les femmes sont encore sous-représentées dans certaines spécialités de la médecine. Cela s’explique notamment par les “gardes” “, un rythme particulier que beaucoup de femmes préfèrent éviter. “Il y a des professions où l’on retrouve plus de femmes : la dermatologie, l’ophtalmologie, etc.”.
Isabelle le reconnaît, les femmes sont plus rares en réanimation, plus particulièrement dans les postes de chefs de service : “il y a encore un plafond de verre”. Pour autant, elle voit les choses évoluer positivement, car “les femmes sont de plus en plus nombreuses sur les bancs de la fac de médecine”.
Avec sa soif d’apprendre et son envie de venir en aide aux autres, Isabelle souhaite continuer à évoluer. Comme beaucoup de jeunes médecins, elle a décidé de suivre une formation complémentaire qui lui permettra d’être titularisée en médecine de réanimation cette année. “Contrairement à ce que l’on pense, on n’est pas assignés à une spécialité unique pendant toute notre carrière. Il existe de nombreuses passerelles.”.
Isabelle Priour
Médecin réanimateur, Hôpital Louis Mourier (Colombes)
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A l’occasion de la journée internationale des droits de femmes, les collaboratrices et alumni d’Eurogroup Consulting nous racontent ce qui les anime et la façon dont elles exercent leur métier, leur engagement et leur attachement au cabinet.