#8MARS – Yvonne : « chacun peut aider à son échelle »

À 30 ans, Yvonne Taupin est responsable développement RH chez Eurogroup Consulting. Elle s’engage par ailleurs, à titre personnel, en faveur de la réinsertion des femmes. De son propre aveu, son parcours n’a rien d’extraordinaire. “Je suis comme 99% des gens aujourd’hui : on n’est pas tous Beyoncé”. Alors c’est justement ce « banal », cette normalité, qu’elle trouve intéressant de raconter.

D’UNE PRÉPA AU RECRUTEMENT, EN PASSANT PAR LE TRANSSIBÉRIEN

Tout commence de façon plutôt classique, par une classe préparatoire aux grandes écoles de commerce. Yvonne rejoint ensuite Audencia Nantes où elle suit un parcours marketing. Mais c’est au cours de son stage de fin d’études qu’elle découvre les métiers du recrutement. En parallèle, germe l’idée de réaliser un grand voyage à la fin de ses études en 2016.

“La destination était principalement motivée par la peur de l’avion”. Ainsi débute une aventure en train de plusieurs mois à travers l’Europe et l’Asie. Elle la conduit en premier lieu à Moscou, puis à bord du Transsibérien qui l’emmène jusqu’en Chine. Pour le financer, elle décroche un poste de chargée de recrutement en CDD : “c’est comme ça que je suis rentrée dans les ressources humaines, un peu par hasard”.

UN DÉBUT DE CARRIÈRE À BRUXELLES AVANT DE REJOINDRE L’AVENTURE EUROGROUP CONSULTING

À son retour, Yvonne est embauchée en tant que VIE à Bruxelles pour des missions de recrutement. Après deux ans de contrat, elle revient à Paris mais souhaite sortir des missions de recrutement pur, pour investir d’autres dimensions des ressources humaines. C’est ainsi qu’elle rejoint Eurogroup Consulting en octobre 2018 grâce au processus de cooptation du cabinet. Il permet aux collaborateurs du cabinet de soumettre la candidature d’une connaissance, d’un alumni de leur école ou d’une personne de leur réseau professionnel. Elle devient chargée de développement ressources humaines avant d’être promue responsable recrutement et gestion des carrières un an plus tard. “Ce qui m’a intéressée, c’est d’avoir la possibilité de valoriser l’humain ; il est au cœur d’un cabinet de conseil. C’est cette dimension humaine qui m’a plu. » Une envie d’accompagner l’autre qui se retrouve également dans ses engagements personnels.

“J’AI TOUJOURS ÉTÉ SENSIBLE AUX QUESTIONS FÉMINISTES”

L’année dernière, Yvonne Taupin décide de s’engager dans une association qui vient en aide aux femmes qui rencontrent des difficultés pour retrouver un emploi. Elle met alors ses compétences au service de femmes en réinsertion : “On a toujours le temps d’aider quelqu’un, et il faut le prendre car chacun peut aider à son échelle.”. Elle intervient donc dans des ateliers pour les accompagner dans la préparation de leur CV.

Lorsqu’on l’interroge sur l’origine de son engagement, elle évoque dans un premier temps une quête de sens. Elle nous parle par ailleurs de son éducation et de sa mère très alerte sur la nécessaire prise de conscience des combats qu’il reste à mener pour l’égalité. Mais pour Yvonne, le fait que le sujet soit de plus en plus médiatisé permet désormais à chacun de s’en emparer : “on en parle beaucoup plus positivement, cela rend les choses accessibles et change la vision qu’on a du féminisme”. Par ailleurs, tout en gardant un regard modeste sur son expérience associative, elle est consciente qu’elle lui permet de remettre les choses en perspective. Bien que cet engagement n’ait pas d’impact direct sur son métier du recrutement, il a influencé sa façon de manager : “on gagne beaucoup à être au contact de personnes différentes de soi.”

Pendant le confinement l’association a proposé ses ateliers en distanciel. Un format difficile à mettre en place pour un public qui ne dispose pas toujours d’un accès au numérique. Elle a donc dû faire une pause mais ne compte pas s’arrêter là. C’est pour cette raison qu’elle suit des formations de sensibilisation et de prévention proposées par des associations qui agissent en faveur de l’égalité des genres. De nouveaux projets, toujours au service de femmes vulnérables. “Parfois il suffit de peu, mais ça peut changer beaucoup pour la personne qui reçoit.”