Le Baromètre des Grandes Entreprises Françaises (BGE) évalue, au travers des dirigeants, le dynamisme et les défis de l’économie française. Alors que 2018 était placée sous le signe de l’engagement et de l’optimisme, la tendance pour 2019 demeure volontariste, mais face à plus d’incertitudes. Découvrez tous les résultats de la 12e édition.
2019 sera l’année de l’équilibrisme
Incertitudes mais aussi optimisme pour 70 % des dirigeants des grandes entreprises françaises : 2019 sera l’année de l’équilibrime.
Si l’optimisme affiché par les grandes entreprises françaises en 2018 (90 % se déclaraient optimistes) n’est plus de mise cette année, la tendance demeure volontariste malgré les incertitudes :
- 7 entreprises sur 10 se déclarent optimistes ou très optimistes en 2019 (contre 9/10 en 2018)
- 69 % prévoient une croissance de leur activité
- 35 % envisagent un accroissement de leurs effectifs (contre la moitié l’année dernière)
Une pause après l’euphorie
Les soldes d’opinion 2019 « indicateurs d’optimismes » retrouvent ou tendent vers leurs niveaux de 2017. Les indicateurs « de performance » (activité et rentabilité) diminuent moins que ceux « de moyen » (investissement et effectifs) : prudence sans catastrophisme. Les dirigeants espéraient beaucoup des mesures mises en place par le gouvernement français or celles-ci n’ont pas encore porté leurs fruits.
L’indicateur des effectifs repasse en négatif en France tandis que l’indicateur pour l’international reste stable.
« A l’international, des incertitudes majeures liées à la présidence américaine, aux négociations autour du Brexit, notamment, remettent en cause l’équilibre établi et ouvrent sur un monde aux contours incertains »
Gilles Bonnenfant, Président d’Eurogroup Consulting
La comparaison des indicateurs entre France et international montre généralement une défiance plus forte à l’encontre de la France. L’indicateur pour les effectifs repasse même en négatif en France, et reste stable pour l’international.
Une exception notable : s’agissant des investissements, la baisse est conjointe en France et à l’international. Après une croissance continue depuis 2013, l’indicateur France décroît mais passe légèrement au-dessus de l’international. C’est le seul indicateur dans ce cas, et c’est une première depuis 2010.
Risques et défis pour les dirigeants en 2019
Les risques préoccupant majoritairement les dirigeants sont plus nombreux (4 au lieu de 3 dépassant 50 %) et plus prégnants (maximum à 76%, contre 65% en 2018). Les thèmes « classiques » remontent dans le podium des items les plus cités :
- le niveau de la croissance repasse en première position (76% des dirigeants interrogés et + 16 points par rapport à 2018) ;
- les risques financiers sont dans le top 3 ;
- le niveau des contraintes fiscales et sociales gardent la 5e position mais en nette augmentation (+ 7 points par rapport à l’an dernier).
Dans les défis prioritaires, la digitalisation prend la tête du classement (91 % des dirigeants interrogés, + 5 points par rapport à 2018).
« Les dirigeants ont beaucoup investi dans les PoC en IA et des approches nouvelles dans le digital, sans réussir encore le passage à l’échelle »
Gilles Bonnenfant, Président d’Eurogroup Consulting
La quête de sens remonte de 7 places dans le classement (3e place, 83 % des décideurs interrogés) exprimant bien l’interrogation actuelle, en particulier dans le cadre de la loi PACTE, sur le rôle de l’entreprise.