Réalisée en partenariat entre l’AUTF et Eurogroup Consulting, la première édition de ce baromètre permet de dresser l’état des lieux du fret fluvial et combiné, grâce à l’analyse d’un certain nombre de critères tels que les modes privilégiés par les chargeurs, la lisibilité de l’offre fluviale, ou encore le niveau satisfaction et la qualité de service.
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Une utilisation des modes de transport représentative du paysage des flux massifiés
Les usages des modes de transport sont cohérents en fonction du secteur d’activité. Le conventionnel est principalement utilisé par l’agriculture, les granulats et matériaux de construction. A contrario, le combiné est davantage utilisé par la grande consommation et les produits dangereux et chimie.
L’image à date ne démontre pas une attractivité du conventionnel pour des filières qui n’en sont pas traditionnellement utilisatrices.
Les commissaires de transport sont des intermédiaires clés
Les commissionnaires sont les points de contact privilégiés pour le mode fluvial conventionnel (62%) comme pour le fluvial combiné (54%), et ce particulièrement pour les acteurs du secteur de la grande consommation : ce sont en effet 3/4 des répondants de la grande consommation qui passent par les commissionnaires.
Le secteur des granulats et matériaux de construction privilégie plutôt un contact direct avec les transporteurs fluviaux.
Une bonne compréhension et lisibilité du système fluvial pour la majorité des répondants
70% des entreprises interrogées déclarent que l’organisation du fret fluvial est à la fois compréhensible et lisible (dont 13% « tout à fait »). Notons que 82% des entreprises interrogées sont raccordées à la voie d’eau.
Un effort de pédagogie reste donc à faire pour 30% du panel, notamment ceux qui ne sont pas encore raccordés au réseau des voies d’eau.
La pertinence de l’offre de transport fluvial et combiné peine à convaincre
Quel que soit le mode, fluvial ou combiné, seulement un tiers des entreprises interrogées estiment que l’offre répond à leurs besoins. Le constat est particulièrement sévère pour les entreprises de grande taille (CA>1milliard) : 70% d’entre elles estiment que l’offre ne correspond pas au besoin. Le baromètre nous enseigne d’ailleurs que le raccordement à la voie d’eau n’entraîne pas nécessairement une meilleure adéquation de l’offre.
Quelles perspectives pour le fret fluvial et combiné ?
Seulement un quart des chargeurs (22%) déclare s’être vu proposer des services innovants en 2023. Les solutions les plus proposées, mais aussi les plus attendues par les chargeurs concernés par le fluvial, sont celles qui permettent de réduire l’impact environnemental, grâce à des motorisations décarbonées.
Les possibilités de mutualisation restent trop marginales : seulement 40% des chargeurs s’en sont vu proposer en 2023 et la moitié du panel reste en attente d’innovation à ce sujet.
La grande majorité des chargeurs (68 %), a ressenti l’impact du contexte énergétique. Il n’y pas de différence notable entre les secteurs, ce qui démontre d’une logique au cas par cas, en fonction des politiques d’achats. Quel que soit leur secteur, les acteurs sont relativement habitués à gérer les fluctuations du coût du GNR.
Les multiples grèves qui ont eu lieu en 2023 ont impacté le fluvial (27% d’impact fort déclaré par les répondants), mais de façon plus localisée que pour le ferroviaire, notamment sur le Rhône où la navigation a été perturbée plusieurs semaines par le blocage d’une écluse.
Enfin, parmi tous les modes proposés, le transport fluvial est le plus cité comme figurant dans le top 3 des modes de transport appelés à connaître un fort développement dans les années à venir, suivi par le transport short sea et le transport combiné fleuve/route. C’est une nouveauté par rapport à 2022, où le transport combiné rail/route occupait la première place du classement dans le baromètre ferroviaire qui posait déjà cette question.
La sous-exploitation du transport fluvial et les difficultés conjoncturelles pour le ferroviaire en 2023 ou sont des pistes d’explication.
Nos experts
Anne-Laure Noat
Associé