Bousculés par la guerre en Ukraine et par ses conséquences économiques, les dirigeants des entreprises françaises affichent leur incertitude pour 2023 : 75% sont préoccupés par leurs prévisions d’affaires pour l’année à venir. Mais ils ne cèdent pas pour autant au défaitisme. En effet, la dégradation des indicateurs est moins élevée que le contexte aurait pu le laisser penser. Ce Baromètre, réalisé en partenariat avec BFM Business et CCI France présente les grandes perspectives des dirigeants pour 2023.
2023 : L’EXPECTATIVE
Les entreprises s’installent dans une posture d’attente et se préparent à affronter les prochains mois.
Dans un tel contexte, la majorité des dirigeants (58%) opte pour le statu quo, un niveau d’attentisme qui n’avait jamais été atteint en 10 ans.
La moyenne générale des indicateurs montre toutefois une certaine résistance aux tensions et aux crises. Après avoir augmenté d’un point en 2022 quand se profilait une sortie de crise, la baisse moyenne des indices n’est que de 1,2 point cette année, retrouvant ainsi leur niveau de 2021.
Tous les grands indicateurs (prévisions d’activité, de rentabilité, d’investissement) sont en baisse par rapport en 2022.
Attractivité
Rentabilité
Investissement
LES PRINCIPAUX RISQUES PERÇUS PAR LES DIRIGEANTS
Sans surprise, le coût de l’énergie fait une entrée fracassante dans la liste des risques perçus. A contrario, certains risques qui apparaissaient comme majeurs l’année dernière perdent de leur importance. C’est le cas des risques cyber, qui arrivent cette année en avant-dernière position des préoccupations des dirigeants (second rang l’année passée), avec une forte disparité entre les grandes entreprises – qui sont un tiers à le placer dans le top 3 des risques – et les ETI et PME.
LES GRANDS DÉFIS DE 2023
La priorité absolue des dirigeants d’entreprise est d’abord de surmonter les multiples crises en cours, en comptant sur leur adaptabilité et leur agilité.
Cette nécessaire résilience et adaptation face aux sursauts des fluctuations économiques ne remet cependant pas en cause leur volonté de mener des transitions sur le long cours, pourvu qu’ils en aient les moyens.
FOCUS
Comment relever les principaux défis RH de 2023 ?
Maintenir un juste niveau de rémunération pour fidéliser et recruter
Le podium des défis RH reste le même qu’en 2022 : rétention des ressources, recrutement et maintien de l’engagement des collaborateurs.
La fidélisation des talents se détache encore davantage cette année puisque 87% des dirigeants la jugent prioritaire, en raison notamment des tensions sur le marché du travail.
Parmi les moyens de fidélisation et de recrutement, un juste niveau de rémunération se détache devant l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle.
Les dirigeants savent pouvoir s’appuyer sur l’engagement de leurs collaborateurs dans la durée
Dans ce contexte d’incertitude, la perception de l’engagement des collaborateurs ne baisse pas et reste une force centrale pour le dynamisme des entreprises : plus de deux tiers des dirigeants considèrent leurs équipes très mobilisées, après 2 ans de crise sanitaire et l’émergence de nouvelles tensions.
VERS DES ENTREPRISES PLUS RESPONSABLES ?
La crise actuelle ne remet pas en cause la détermination des dirigeants à transformer leurs organisations pour devenir plus responsables. Cependant, face à l’ampleur du défi, l’engagement RSE dont la mise en œuvre est la plus difficile (pour un tiers des dirigeants) est celui de la transformation totale de l’entreprise (achats durables et appareil de production, des offres…) vers un système plus responsable et respectueux de l’environnement, de la biodiversité et de l’ensemble des parties prenantes.
EN SAVOIR PLUS
Eurogroup Consulting London
Le Baromètre des entreprises françaises évalue chaque année au travers de leurs dirigeants, le dynamisme et les défis de l’économie française.
Réalisée en partenariat avec BFM Business et la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI France), cette étude associe vision prospective, analyse du fonctionnement de l’entreprise et priorités opérationnelles. Elle intègre pour la première fois les dirigeants d’entreprises de moins de 250 salariés.
Gilles Bonnenfant
Président d'Eurogroup Consulting
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