Eurogroup Consulting publie le 10 janvier les résultats de l’édition 2022 du Baromètre des Grandes Entreprises, réalisé en partenariat avec BFM Business et L’Express.
Alors que la crise sanitaire s’éternise, amenant avec elle son lot d’incertitudes. Les dirigeants des grandes entreprises françaises affichent néanmoins leur optimisme pour l’année à venir.
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LES PRÉVISIONS DES DIRIGEANTS POUR 2022
Après une année 2021 elle-même marquée par un rebond significatif et malgré le retour des incertitudes liées à la situation sanitaire et au variant Omicron, les prévisions restent largement orientées à la hausse. Les grandes entreprises interrogées affichent, tous indicateurs confondus, des prévisions qui sont en moyenne à 94 % en hausse ou stable.
Les principaux risques
Pour 2022, le risque sanitaire focalise l’attention des dirigeants interrogés (68,4 %), juste devant les risques cyber (53,2 %) ainsi que les risques d’approvisionnements (49.4 %) qui, cette année, devancent largement les risques économiques et financiers, 10 point derrière (39, 2 %).
Les perspectives de croissance
Les grands indicateurs de prévisions en matière d’activité, de rentabilité, d’investissements et d’effectifs en France et à l’étranger sont néanmoins tous en augmentation. Ils affichent une hausse moyenne de 1 point par rapport à l’année dernière.
La tentation de l’enthousiasme
Ces résultats reflètent l’optimisme global des dirigeants interrogés (71 %). En dépit des incertitudes et des risques de lassitude qui planent encore, ces derniers abordent 2022 avec une forme certaine d’enthousiasme !
LES DÉFIS POUR 2022
Dans un contexte marqué par la crise sanitaire, les plus grands défis qu’ils anticipent résident avant tout dans les fondamentaux. Pour transformer la période qui vient en succès, les dirigeants devront notamment oeuvrer au maintien de leur rentabilité, pour mieux résister aux aléas, ainsi qu’à la préservation de l’engagement et de la mobilisation de leurs collaborateurs.
Maintenir la rentabilité
S’ils sont confiants dans le développement de leur activité en 2022, les dirigeants restent néanmoins attentifs au maintien de leur rentabilité. Pour près de 28 % d’entre eux, cette problématique s’impose comme une priorité pour être en mesure de continuer à faire face aux aléas.
Développer le business
Les dirigeants semblent sereins sur l’évolution de leur activité. Le business n’arrive qu’en 3e position (21,5 %), signe de cette confiance et de leur optimisme.
Les enjeux RSE
Seuls 7,5 % des répondants considèrent la RSE comme le défi majeur à relever pour leur entreprise.
Interrogés à propos de leurs engagement RSE, près de 70 % des répondants considèrent la protection de l’environnement comme l’enjeu RSE prioritaire pour les années à venir. Ils sont d’ailleurs 40 % à insister sur leurs objectifs de neutralité carbone, via notamment des actions sur l’ensemble de leur chaîne de valeur.
Gérer les problématiques de ressources humaines
A égalité, ils considèrent que le plus grand défi de l’année 2022 réside dans la gestion des problématiques de ressources humaines. Attirer et fidéliser les talents est devenu un enjeu majeur dans un monde où la relation au travail et à l’entreprise est en questionnement. Les modes d’organisation du travail et de management connaissent de grandes transformations et percutent ces enjeux d’attractivité et de nécessaire mobilisation des équipes.
La crise sanitaire qui dure rend de plus en plus essentiel, pour porter une activité qui repart, le fait de pouvoir compter sur des équipes motivées et mobilisées. Et ce, dans un contexte où le niveau de fatigue des Français est évalué à un niveau exceptionnellement élevé.
L’ANALYSE DE GILLES BONNENFANT
Ce qui me frappe, après deux ans de crise sanitaire, c’est l’élan de confiance qui porte toujours les dirigeants d’entreprises. Malgré l’incertitude qui devient la norme et le risque croissant de lassitude susceptible d’impacter leurs collaborateurs, ces derniers y croient.
Alors que les conséquences économiques ont été plus faibles que prévues – grâce notamment aux mesures de soutien – que les entreprises ont démontré leur capacité de résilience et que l’économie redémarre, cette édition du Baromètre des Grandes Entreprises reflète une tentation de l’enthousiasme. En témoignent les prévisions à la hausse de tous les indicateurs (activité, investissements, rentabilité, effectifs) et cette volonté marquée de continuer à recruter.
Si logiquement le risque sanitaire reste la première source d’inquiétude des entreprises, je suis surpris de la faible place accordée aux enjeux géopolitiques. Partout dans le monde les signaux faibles de tensions se multiplient et il me semble illusoire de penser que ces dynamiques, comme le prix des matières premières ou les risques de ruptures de stocks… n’affecteront pas, d’une manière ou d’une autre, l’activité de nos entreprises !
Vigilance, donc, mais optimisme, détermination et engagement pour cette année 2022.
Enfin, à celui ou celle qui remportera l’élection présidentielle, je pense que le message est clair : simplifiez-nous la vie !
PRÉSIDENTIELLES 2022 – UN APPEL DES DIRIGEANTS AUX CANDIDATS : « SIMPLIFIEZ ENCORE ! »
À l’aube de la campagne électorale, nous avons interrogé les dirigeants sur leurs attentes concernant la prochaine mandature. 75 % d’entre eux appellent de leurs vœux une simplification et une levée des contraintes administratives. Ils y voient en effet un moyen de développer leur activité en France et à l’étranger.
Sur le podium de leurs attentes, on retrouve en deuxième position une politique offensive d’aide à l’embauche (42 %).
Plus surprenant, devant des mesures d’aide à l’activité (protectionnisme, aide à l’exportation etc.) on retrouve à la troisième place une demande de soutien aux entreprises aux performances ESG reconnues (38 %). Les dirigeants sont conscients de l’enjeu et du coût des transitions. C’est pourquoi, ils attendent que les entreprises puissent être accompagnées, soutenues voire récompensées dans leurs efforts. Un enjeu essentiel pour accompagner les transitions sans perdre en compétitivité.