Depuis 2013, les Conseillers du Commerce Extérieur (CCE), en collaboration avec Eurogroup Consulting, mesurent l’attractivité du territoire français depuis l’étranger. Près de 1000 CCE ont répondu à cette édition de janvier 2022.
DEUX ANS APRÈS LE DÉBUT DE LA CRISE SANITAIRE, LA FRANCE RESTE ATTRACTIVE POUR LES INVESTISSEURS ÉTRANGERS
Malgré le contexte de crise sanitaire qui perdure depuis deux ans au niveau mondial, cette 9ème édition de notre Indice d’Attractivité démontre que la France reste un territoire attractif.
En effet, après une baisse en 2021 liée à la situation sanitaire, l’indice se maintient à la hausse. L‘intérêt pour le territoire français, devenu pays le plus attractif d’Europe en 2019, se confirme une nouvelle fois cette année. La France n’a donc rien perdu de ses atouts historiques qui continuent depuis plusieurs années d’attirer les investisseurs étrangers : l’environnement culturel, la qualité des infrastructures, la qualité de vie et l’environnement, les capacités d’innovation et de recherche et la qualité de la main d’œuvre. La perception s’améliore sur des critères qui sont traditionnellement des points faibles pour l’attractivité du pays : la flexibilité du travail et le climat social, le coût de la main d’œuvre, la charge administrative et réglementaire et la fiscalité.
L’INDICE D’ATTRACTIVITÉ DE LA FRANCE ATTEINT L’UN DE SES PLUS HAUTS NIVEAUX DEPUIS 2015, AVEC UNE LÉGÈRE AUGMENTATION PAR RAPPORT À L’ANNÉE DERNIÈRE
À près de 64 points, l’attractivité de la France ne semble plus marquée par l’impact de la crise sanitaire : l’Indice est en effet à 1,7 point de son record de 2020. Ainsi, pour 78 % des sondés, l’attractivité du territoire est considérée comme « bonne » ou « plutôt bonne », et s’est même améliorée sur ces six derniers mois pour 58% d’entre eux.
Ces résultats s’inscrivent dans une tendance globale observée depuis 2017. Les mesures de l’exécutif, à savoir la baisse des impôts de production, le programme de soutien spécifique à l’industrie, le plan de relance 2030 suivi du plan France 2030, et le maintien du crédit de l’impôt-recherche sont sources de satisfaction pour les chefs d’entreprise.
Seul bémol, le plan quantique qui est jugé « sans impact » à 61%, vraisemblablement en raison de son caractère plus technique et de son manque de notoriété.
Les capacités d’innovation, la fiscalité, le coût de la main d’œuvre et la flexibilité du travail : des critères en hausse
Après une importante baisse en 2021, la perception des capacités d’innovation et de recherche de la France repart à la hausse (+3,16 points). Les autres critères en augmentation sont la fiscalité, le coût de la main d’œuvre et la flexibilité du travail (autour de +3 points chacun).
Cette édition met enfin en évidence une baisse notable du critère « approvisionnement énergétique et coût de l’énergie », qui souffre des tensions actuelles sur les marchés des matières premières énergétiques. Néanmoins, si ce critère a perdu 5,3% par rapport aux années précédentes, le constat concerne sans doute tous les pays européens.
Force est de constater que la guerre en Ukraine survenue après la réalisation de cette étude risque d’accroitre fortement la tension observée sur le coût de l’énergie.
La dimension territoriale, un atout non négligeable
- Lyon, qui reste la métropole globalement la plus attractive, et également celle qui propose la meilleure qualité d’infrastructures
- Paris, qui reste en tête sur le critère capacité d’innovation et de recherche
- Nice et Bordeaux, saluées pour la qualité de vie et d’environnement jugée excellente
- Toulouse, favorisée pour ses coûts d’installation moins élevés
Les investisseurs étrangers sont toujours sensibles aux réformes fiscales de l’exécutif
Les résultats de l’Indice présentent plusieurs enseignements quant aux attentes des entreprises :
- La réforme du système fiscal est bien perçue
- Les CCE relèvent l’impact du Brexit mais n’en font pas tous la même analyse : la moitié des sondés considèrent ses retombées favorables à la France, tandis que 15% les estiment négatives.
- La décarbonation de l’économie apparaît comme une opportunité pour plus de 40% des répondants. La moitié n’en mesure pas l’impact et 10% seulement perçoivent cette dimension de la transition écologique comme une menace.
- La disparité d’attractivité entre les territoires plaide en faveur d’un marketing territorial adapté aux forces et aux enjeux de chaque bassin de vie : les territoires qui font la différence auprès des investisseurs étrangers sont ceux qui valorisent le mieux leurs forces et leurs spécificités, et ont défini le plus précisément le type d’investisseurs qu’ils souhaitent attirer.
Gilles Bonnenfant,
Président de la Commission pour l’attractivité de la France des Conseillers du Commerce Extérieur de la France et Président d’Eurogroup Consulting
Méthodologie de l’enquête
L’Indice d’Attractivité du Territoire (IAT) est un sondage en ligne, basé sur le volontariat et accessible à l’ensemble du réseau des Conseillers du Commerce Extérieur, soit près de 4500 CCE, dont près des deux tiers sont installés à l’étranger, dans 152 pays.
Il leur est demandé d’évaluer la perception qu’ont les investisseurs potentiels de l’attractivité de la France selon douze critères :
- charge administrative et réglementaire
- fiscalité
- qualité de la main d’œuvre
- coût de la main d’œuvre
- flexibilité du travail et climat social
- sécurité juridique
- approvisionnement énergétique et coût de l’énergie
- qualité des infrastructures
- capacités d’innovation et de recherche
- qualité de vie et environnement
- sûreté des personnes
- environnement culturel