Déclenchée le 14 Mai dernier, la cyber attaque nommée «WannaCry » a touché plus de 200 000 ordinateurs dans 150 pays. Elle a paralysé des institutions et des entreprises, elle a suscité un affolement général pendant deux ou trois jours et provoqué des dommages encore non estimés.
Liée à une faille dans le système d’exploitation de Microsoft, utilisant un outil d’agression mis au point par la NSA et dérobé par des hackers, elle s’est vue rapidement classée au chapitre des « nouvelles menaces du cyberspace », à ce titre confiée aux ingénieurs, aux informaticiens, aux experts des agences gouvernementales, l’ANSSI français ou le GCHQ britannique. Ce qui permet sans le dire, de s’épargner une réflexion générale sur le digital, l’espace stratégique qu’il crée, les défis qu’il pose aux démocraties comme aux régimes autoritaires, les menaces surtout qu’il fait peser sur les libertés individuelles, indissociables de la sécurité collective. Une réflexion politique, pour dire le mot.
Nous n’en ferons pas l’économie. WannaCry projette une lumière crue sur la face noire de la mondialisation, sur les illusions de l’ouverture et les pièges de la dérégulation. Combien d’autres attaques, combien de drames à venir, avant que les-questions-qu’il-ne-fautpas- poser et les-sujets-qui-n’existent-pas deviennent incontournables ? La bonne fin des échanges, la sécurité des transactions, le fonctionnement même des marchés sont en jeu.
A la fin, la sécurité, condition de la liberté, est en jeu. Donc, nos démocraties.