Depuis que le Président Obama lui a consacré un discours entier, l’Intelligence artificielle, IA pour les intimes, est partout.
Dans l’armée, elle renouvelle l’idée de la guerre en fauteuil, à distance et sans morts du côté des justiciers ; dans les véhicules, elle promet d’en finir avec les accidents de la route ; dans les maisons, elle pilotera aussi bien le temps de chauffe que l’aspirateur et les alertes santé ; au guichet de la banque, le conseiller virtuel sera toujours là, toujours pertinent et toujours compliant ; etc. A quand l’avocat virtuel et le robot consultant ?
Les grincheux feront observer que rien n’est vraiment neuf. Voici… plus de trente ans, en 1982, le « carrefour de l’Informatique » installé dans la Tour Fiat de La Défense alertait déjà sur les promesses infinies de l’IA… Les fans des « systèmes d’apprentissage » et autres « machine learning » n’ont pas tort de répondre que le passage de la programmation à l’apprentissage signifie qu’une frontière est franchie, et que la conjonction du big data et de la blockchain promet de rudes réveils à bien des institutions garantes de la foi publique – puisqu’elle sera dans le système… Les inquiets verront dans l’enthousiasme des GAFA et autres BAT (Baidu, Alibaba et Tencent) la menace d’empires virtuels contrôlant les consciences et décidant de nos désirs, à travers la collecte permanente de données réalisées par les objets connectés. Tout cela sur fond d’interrogation existentielle ; si la machine est plus intelligente que lui, que reste-t-il à l’homme ?